Mon retour sur ce GTVO, Grand Trail de la Vallée d’Ossau.
Pour ma part, c’était plutôt G’éTaisVraiment à l’Ouest. Je l’ai pris comme une très longue sortie d’entraînement en préparation de l’Ultra de fin Août et donc pas en objectif de course ! Et ça s’est vu ! Déjà une nuit sans sommeil en raison d’un traitement de choc pour lutter contre une sinusite tenace. 3h10, je commence à m’endormir quand le réveil sonne. Sur le coup, je comprends même pas pourquoi il sonne ce con de réveil. Puis, ça me revient, 75km et 5300m+, ça m’assomme, j’en suis presque à me recoucher. J’arrive à Laruns à la bourre, je m’équipe rapidement, Christophe et Guillaume m’attendent patiemment. Sur la place, j’ouvre le sac pour prendre la frontale…pas de frontale….Je repars à la voiture (derrière la piscine) en courant…pas de frontale nulle part ! Je repars au sprint vers le départ. Le départ a été donné, les derniers ne sont pas loin devant. J’entends quelqu’un qui m’appelle, c’est Lolo Lerdou, je lui explique mon souci, miracle, il a une frontale avec lui. J’accélère dans les rues de Laruns pour rattraper le peloton, j’essaie de doubler le plus de monde possible avant d’attaquer le sentier. ça bouchonne mais y’a que moi qui m’impatiente un peu, ça papote de partout, tout le monde est content d’être là. Je profite des endroits plus larges pour doubler sans me mettre dans le rouge.
Après Arrieutort, les coureurs sont plus espacés, on avance bien et c’est toujours aussi sauvage, beau et technique. Sur la piste après le ravito, j’arrive à courir sans problème, je rattrape du monde. Sous la cabane de Crambots, dans le sentier forestier, je cours derrière un gars. Je sens qu’il n’a pas spécialement envie de me laisser passer. J’en ai la confirmation lorsqu’il me dit que si je veux doubler, je n’ai qu’à passer à côté, c'est-à-dire hors sentier dans les pierres et les orties, une bonne tête de champion du monde celui-là ! Arrive le ravito du Bénou, super agréable, beaucoup de monde, une très bonne ambiance. Puis la belle montée au milieu des fougères en pente douce et régulière. Je bascule au col dans la forêt.
http://www.photospyrenees.com/ photo Bertrand Clément
S’ensuit la belle descente jusqu’au plateau du Zoum puis l’affreux chemin caillouteux en dessous. Au sortir d’un virage, boum ! groc choc à la tête, je me retrouve le cul par terre, j’y comprends rien. Je lève la tête et je vois l’arbre (petit) en travers du chemin. Et puis surtout, j’ai des petits bouts de dents dans la bouche. Le choc m’a fait claquer les dents et je sens avec la langue que des incisives se sont bien écaillées mais pas plus de casse que çà. Avec la casquette et concentré sur mes pieds, j’ai rien vu de l’obstacle ! Anne-Laure Lafaille, qui me suivait, s’est arrêtée pour me donner un coup de main. Elle me servira de témoin si je porte plainte contre les organisateurs !! Comme je n’ai pas mal, je repars rapidement. La chaleur nous attrape déjà dans la vallée jusqu’au ravito de Louvie. Un peu de repos, un peu de bavardage et c’est reparti vers le mur du Rey. J’aurais préféré le sentier classique plutôt que ces passages directs mais finalement je ne perds pas trop de temps sur les gars devant moi. La descente qui suit est vraiment une tuerie pour cuissots (et encore, c’est sec !). Beaucoup de monde aussi au ravito du Port de Castets où il fait chaud. J’ai peur pour la suite.
Heureusement, la montée vers Couscouilla est souvent ombragée mais je pioche un peu. L’itinéraire jusqu’au col du Jaout est splendide. Je pense que la montée vers le col de Lallène est la dernière difficulté, alors je force un peu. Mais la suite est plus compliquée que je ne pensais surtout avec la fatigue et la chaleur. Le travers jusqu’au col de Louvie est très pénible avec une petite trace très souvent en dévers. Les deux gars derrière moi jurent autant que moi sur ce foutu sentier. Le col de Louvie est pour moi le début de la galère. Je suis en surchauffe moteur, je n’arrive plus à avancer et je me fais doubler régulièrement.
Au col d’Aubisque, plus rien ne passe, ni solide ni liquide. J’attends à l’ombre mais comme ça ne s’améliore pas, je me botte le cul pour repartir pour 12km de descente jusqu’à Laruns. Je marche plus que je ne cours même sur les parties faciles. Avant d’arriver à la route, je râle comme un putois sur ces petits sentiers étroits recouverts par l’herbe et qui réclament beaucoup d’attention. Même sur la route, je marche souvent…Je traverse Laruns en marchant. Je me demande même si on n’a pas emprunté toutes les rues de Laruns tellement c’est long pour rejoindre l’arrivée. Ouf, 200m de légère descente et je passe la ligne….en courant. 13h10, 56ème et 4ème vétéran moyen vieux.
Un p’tit bonjour à Lolo et Fred au pied du podium et je m’assoies avec les amis de mon club d’Oloron Ô Béarn Sport Nature. Apparemment, j’ai une tête pas vraiment rassurante et je fais même peur à Charlotte !
C’est bien ça, samedi dernier, GT Vraiment à l’Ouest ! Cette fin en vraie galère me fait vraiment m’interroger sur ma participation à l’UTMB fin août et ma motivation en a pris un sérieux coup !
Au final, un grand bravo aux amis de PPA pour cette organisation tip top ! Vous avez été super !